S-Gate

« Réussir est devenu l’obsession générale de notre société, et cette réussite est mesurée par notre capacité à l’emporter dans des compétitions permanentes.

Il est pourtant clair que la principale performance de chacun est sa capacité à participer à l’intelligence collective, à mettre en sourdine son je et à s’insérer dans le nous, celui-ci étant plus riche que la somme des je dans laquelle l’attitude compétitive enferme chacun.

Le drame de l’école est d’être contaminée par une attitude de lutte permanente, qui est à l’opposé de sa finalité. »

Albert Jacquard 

Comment ne pas voir un parallèle avec la contamination du marché du travail par cette même lutte pour la réussite ?

• L’évaluation des performances individuelles ne peut que nuire à l’intérêt collectif de l’entreprise qui ne vit et ne croît que grâce à l’engagement et à la somme des compétences de celles et ceux qui travaillent pour elle

• Le pouvoir confié aux cadres, initialement voué à relayer les directives d’une direction engagée de manière fédérative à la satisfaction de ses clients
  • but auquel nous tendions tous avec fierté
• s’est peu à peu transformé en un moyen de pression, relais de la peur de ne pas atteindre des seuils de rentabilité toujours plus élevés
  • buts qui sont plus dépendants de nos efforts)

Jusqu’où sommes-nous prêts à nous laisser entraîner par cette infernale spirale avant de réagir ?

Qu’avons gardé de nos idéaux, de nos valeurs ?

Quelle place voulons-nous pouvoir offrir

• à nos familles ?
• à l’éducation de nos enfants ?
• à notre santé ?
• à la considération que nous avons pour nos collègues dont on veut nous faire comprendre qu’ils ne sont que des concurrents, et qu’un jour ce sera eux ou nous ?
• à la reconnaissance et au respect de notre propre personne ?

Ne serait-il pas urgent de mettre un terme inconditionnel à cette compétition destructrice et de rendre sa noblesse à l’idée de « vivre et travailler ensemble » dans le respect de l’effort …et de la rémunération de chacun ?